Poisson débarqué !

Les clients des restaurants et des supermarchés sont désormais habitués aux alternatives végétales à la galette de viande classique. Même les saucisses à griller et les pâtes à tartiner ne proviennent plus exclusivement d'animaux depuis longtemps. Ce n'était donc qu'une question de temps avant que le marché des produits de substitution ne s'empare de la catégorie suivante : le poisson. Ainsi, le produit "No Tuna Sashimi" a récemment reçu le Vegan Food Award de PETA. Dans la justification, on peut lire : "Ce produit innovant contient de l'amidon de tapioca et des algues au lieu de la surpêche et de la cruauté envers les animaux. La prochaine soirée sushi peut arriver en toute bonne conscience".

Pas un sauveur du monde - mais peut-être un soulagement

Le marché des substituts de poisson végétaliens est encore relativement petit par rapport au marché global du poisson. Andrea Weber, Director Corporate Responsibility chez METRO, est donc très claire : le "poisson végétalien" ne résoudra pas à lui seul des problèmes comme la surpêche ou le manque de protection des animaux. "Ces défis doivent être résolus là où ils apparaissent", dit Weber. "Nous aurons toujours besoin de protéines comme le poisson pour nourrir l'humanité de manière suffisante et équilibrée".

Néanmoins, les produits alternatifs pourraient représenter un soulagement pour le système existant, estime Charlotte Dyba, experte Food, Methods & Innovation au hub d'innovation NX-Food : "Pour de nombreux consommateurs, les alternatives végétaliennes sont un moyen viable de modifier progressivement leur alimentation. Un changement de mentalité chez les consommateurs conduit à une utilisation plus consciente des produits alimentaires. Les alternatives végétaliennes peuvent s'avérer très utiles, notamment pour les produits de consommation 'courante' comme le thon ou le saumon, qu'elles peuvent remplacer". NX-Food mène des recherches sur de nouveaux types d'aliments et d'alternatives de fabrication, comme la production de viande à partir de cultures cellulaires ou la fabrication de substituts de poisson au moyen d'une imprimante 3D. Dans ce contexte, le développement de produits de substitution végétaux est plus qu'une simple mode. Il pourrait également faire partie des mesures nécessaires pour couvrir les besoins croissants en nourriture : "Les alternatives végétales offrent à bien des égards la possibilité de subvenir aux besoins d'une population mondiale croissante", affirme Dyba avec conviction. Parallèlement, un menu comprenant de nombreux aliments à base de plantes peut contribuer à une alimentation plus saine - mais ce n'est bien sûr pas une obligation. "Les aliments d'origine végétale peuvent également être 'malsains' ou du moins ne pas être bénéfiques pour la santé", précise Dyba. Ainsi, les produits de substitution, qu'il s'agisse de viande ou de poisson, contiennent parfois moins de substances nutritives que l'"original". Comme souvent dans la vie, c'est donc le bon mélange qui fait la différence - le poisson végétalien peut en tout cas en faire partie.