MPULSE : Sven, tu as dit un jour qu'avec toi et tes menus, c'était "comme un peintre que l'on reconnaît à ses tableaux". À quoi ressemble donc un "vrai Elverfeld" ?
Sven Elverfeld : Oh, difficile (il réfléchit). Chaque artiste a sans doute des phases différentes. J'ai toujours aimé le défi de créer quelque chose de spécial à partir d'un produit prétendument simple. C'est pourquoi on trouve peu ou pas de produits de luxe sur ma carte.
Mais ?
J'aime par exemple les œufs. Et les poissons d'eau douce. Le turbot est donc rare chez moi, c'est plutôt la sole. Mais aussi parfois une poitrine de porc pour contraster. Au lieu du filet, je préfère prendre de l'onglet, un morceau qui, dans notre pays, finit le plus souvent dans la saucisse, mais dont le goût est bien plus intéressant que celui du filet. En outre, je change rarement des menus entiers, mais plutôt des plats individuels, et je regarde beaucoup la disponibilité et la saison. Un bon mélange est important pour moi.